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Black fruits naked cake | Naked cake au chocolat, myrtilles et mûres





Il y a encore quelques semaines, j'aurais certainement usé mes sneakers sur le bitume, j'aurais emprunté de longs couloirs de métro, où la cohue bat son plein, où les gens sont pressés. J'aurais certainement noté leur regard sombre, leur pas décidé, alors que parfois, eux-même, errent sans but. La météo m'aurait semblé moins triste, moins dure à supporter, car, comme je me plais à le penser, Paris offre de ne jamais s'ennuyer. Quand bien même il y pleuve, vente ou neige, jamais on ne vit cela comme une contrainte. Car toujours  ou presque nous sommes en intérieur : au bureau, dans les transports, au bistrot du coin, dans un magasin ou confortablement lové chez soi. 
Je me serais certainement installée sur une de ces banquettes décrépies, rouge clinquant et à l'assise matelassée, du café située en contrebas de la maison. Mon allongé aurait été servi, avec son verre d'eau, ce verre de cantine dans lequel on continue de regarder l'âge qu'on a alors même qu'on a passé l'âge de faire ça. Par la fenêtre j'observerais les passants, des silhouettes évanescentes qui danseraient d'un bout à l'autre de la rue. En face, il y aurait cet habitué qui toujours alpague le primeur, lui tient la conversation : "Pas facile ce temps, on s'gèle, mais 's annoncent meilleur pour la fin de la semaine, il est temps, c'est qu'on est au Printemps bientôt !" et le commerçant d’acquiescer. C'est qu'on lui a dit plusieurs fois la même chose aujourd'hui alors par mimétisme ou par habitude, il sourit. Sourire c'est poli, c'est agréable quand on a rien de particulier à répondre. Et puis le primeur, il porte bien son sourire, son sourire c'est le soleil qui manque au ciel.
Tiens ! Voilà la concierge, sa chasuble n'a pas changée, fleurie à souhait, ses chaussures en caoutchouc et son air aimable. Voilà une question qui longtemps m'a taraudée : pourquoi les concierges sont-ils souvent renfrognés ? C'est comme s'ils sortaient de leurs draps le matin et qu'ils oubliaient de s'étirer, de déplier leur corps engourdi, histoire de ne pas avoir l'air trop chiffonné... Je connais un bon nombre de professeurs de yoga qui auraient grand plaisir à partager une ou deux salutations au soleil avec eux. D'ailleurs, peut-être est-ce la raison pour laquelle ces professeurs n'ont pas le teint gris : ils soufflent tous les matins sur les nuages pour dire bonjour au zénith ?!
Et voilà, comme habituellement, mon café aurait refroidi, davantage assoiffée par ma curiosité. Le sac à main en bandoulière, je serais repartie en cavale dans les artères de Paris, dans son ventre.
Aujourd'hui je suis ici, en bord de mer et rase campagne, et parfois je pense à elle, je me projette. Ce sont toutes ces scènes de vie qui m'ont fait aimer cette fourmilière. Elle me manque et je lui écris dans mes souvenirs. La prochaine fois que nous nous verrons, je lui dirais combien, comme un vieil amour, je l'ai attendue sur le quai, je lui raconterai les gares où j'ai lu son nom, je lui conterai l'espace, le grand air, la douceur, quand elle me rappellera l'agitation, l'affairement et les nouvelles banquettes à user autour d'un café.




INGRÉDIENTS POUR UN GÂTEAU DE 12 PARTS :

Pour les génoises :

270 g de farine
450 g de sucre en poudre
60 g de cacao en poudre non sucré
2 cuill. à café de bicarbonate alimentaire
1 sachet de levure chimique
2 cuill. à café de fécule de maïs
1 cuill. à café de sel fin
3 oeufs
30 cl de lait fermenté
18 cl de café chaud
12 cl d'huile de raisin
1 1/2 cuill. d'extrait de vanille liquide

Pour la ganache :

200 g de chocolat noir
12 cl de crème entière liquide
2 cuill. à soupe de confiture de myrtilles
20 g de beurre doux

Pour le glaçage :

250 g de beurre
250 g de sucre glace


PRÉPARATION : 

1. Préchauffer le four à 180° C. Beurrer et fariner 3 moules à charnière, tapisser le fond de papier sulfurisé. Réserver.

2. Mélanger ensemble les ingrédients secs : farine, sucre, cacao, levure, bicarbonate, sel, fécule de maïs.
Dans un autre récipient, mélanger ensemble les ingrédients liquides : oeufs, lait fermenté, extrait de vanille liquide, café et huile de raisin. Incorporer les éléments liquides aux éléments solide. Répartir ce mélange équitablement dans les trois moules puis faire cuire pendant 25/30 minutes. Laisser refroidir 15 minutes avant de démouler.

3. Dans une casserole, faire bouillir la crème entière liquide. Verser cette dernière sur le chocolat haché, bien mélanger. Ajouter la confiture de myrtilles puis le beurre. Bien lisser au fouet. Laisser refroidir.

4. Pour le glaçage : dans un saladier battre au fouet le beurre en pommade, ajouter progressivement le sucre glace puis la poudre de vanille.

5. Pour le montage : déposer une tranche de génoise sur un plat à service, garnir de ganache au chocolat et de quelques fruits (myrtilles, mûres), recouvrir d'une seconde génoise et renouveler l'opération précédente. Ajouter une dernière génoise puis étaler le glaçage sur les pourtours du gâteau. Décorer de quelques fruits.


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